samedi 21 avril 2007

Mr Propre chasse dans le métro


Il est aux alentours de 5h45, station Papineau. Un gugusse bodybuildé avec excès (et mauvais goût) entre dans la voiture déjà chargée en ce samedi matin. Les rares travailleurs du week-end se mêlent à cette heure aux fêtards titubants reconnaissables à leurs yeux rouges et hallogènes.
Notre gugusse donc. Il arbore un somptueux bronzage couleur Werther's Original et un crâne rasé issu de nos tendres souvenirs javelisés. Un T-shirt blanc taille 12 ans ceintre dégueulassement ses pectoraux à l'hélium. On ne le remarquerait pas le brave homme, mais il se trouve que c'est exactement ce qu'il cherche dans ces heures matutinales. Il rentre au fond du wagon donc, puis le traverse d'un bout à l'autre, jetant à chaque passager un de ces regards complaisants et supérieurs qu'affectent si bien les flics en faction, les matons et les élèves de classes préparatoires.

5h50, station Berri-Uqam. On est à peu près 50 à attendre sur le quai que le premier métro veuille bien s'amener. Visiblement, certains attendent depuis un bon moment et ont même renoncé à leur pieu. Commencer leur "nuit" sur le carrelage, entouré de potes juste un peu moins bourré qu'eux, ça semble leur convenir comme début de week-end.
Revoilà notre Mr Propre qui nous refait le coup du défilé Coco Chanel. Je le vois prendre son élan du bout du quai, quelques oeillades furtives et puis zou!, il entame sa démarche de Belmondo des bacs à sable. Une centaine de mètres plus loin, il faut bien qu'il s'arrête. Le mur est là et personne n'a éprouvé le désir de stopper son inspiration (même si tout le monde l'a remarqué).

6h et quelques, je descends à Mont-Royal. Je m'engage dans les escaliers quand soudain j'aperçois notre ami au cortex scintillant. Après avoir réitéré sa mascarade dans un nouveau wagon, il sort de celui-ci. Je suis alors persuadé qu'il va tout bonnement suivre le même chemin que moi et sortir du quai. Que nenni, le voilà qui rentre dans le wagon suivant et recommence son défilé.

Je me suis demandé si c'était là un nouveau concept de publicité déambulatoire ou une énigme de Pictionary en trois dimensions.La prochaine fois, j'irai lui demander des coupons de réduction ou bien je m'écrirai devant une foule d'usagers consternés: "C'est Mr Propre, je l'ai reconnu! J'ai gagné quoi?".

3 commentaires:

Cryptisemita a dit…

For starts, I can give back to you the vacuum cleaner...

Anonyme a dit…

C'était ptet une pub pour le nouveau parfum de Coco Chanel du nom de "Steroïds" ?

P.S. J'ai été piqué au vif par ta remarque sur les élèves de prépa. Pour ma part, je vivotais à cette sombre période, à tel point que complaisance et supériorité étaient des airs totalement inconnus, pas le temps fanfaronner entre le boulot et le rhum Fauconnier..

Anonyme a dit…

Je dois psychoter ces jours-ci ! J'ai lu "il entre dans le wagin"...

Bon début pour un roman pornolicier, qui nous emmènerait dans les bas-fonds insoupçonné de la pègre montréalaise. M. Propre serait bien un acteur de films X polysexuels, mais il s'agirait là d'une couverture destinée à dissimuler un réseau de traite des blanches (nom de code Werther's Original), servant à financer le complot cryptomarxonnique international. Or, on le réaliserait tardivement, ces activités repectablement illégales camouflent aux yeux de tous une gigantesque secte, liée aux Biparti unique français -- qui lui-même soutiendrait les mouvements souverainistes québécois -- opérant des sacrifices humains à grande échelle ainsi que des cérémonies impies, dans le but de rétablir le règne de Big Mother en Europe.

Malheureusement, Eustache Pinkwood, qui mène l'enquête, est percuté par un autocar (en bon francaoui, il a encore oublié que la "lumière" se situe après le croisement en Amérique du Nord...) et se retrouve rapatrié dans un hôpital de la Mère Patrie, où il est séquestré ainsi que Cavanna.

C'est alors que M. Propre se rend compte qu'il est exploité à des fins obscènes, abstruses et opalescentes. Son sang de prolétaire du sexe ne fait qu'un tour, et il reprend l'enquête au mépris de tous les dangers. Après avoir tiré bien des coups (de feu et autres), cuissé les deux candidats du Biparti, échappé à mille périls, traversé l'Atlantique via de multiples corridors paradimensionnels, épousé une charmante extraterrestre à six orifices rebelle contre son métabolisme hexasexuel, il découvre à son tour la clé de toute l'histoire.

Ayant démantelé ce réseau décadent d'atrocités que l'humanité n'est pas prête à connaître, M. Propre devient maître du monde et immortel. Il libère Cavanna et Eustache Pinkwood, tandis que l'armée détruit les derniers bastions de résistance du Biparti et des Adorateurs de Big Mother.

Pinkwood devient ministre de l'Autoéducation et des piscines gonflable, dorénavant le deuxième poste du gouvernement mondial, les cultures terrienne et extraterrestre fusionnent gaiement dans une orgie libertaire et mystique, et c'est ainsi que commence...

LA VRAIE HISTOIRE DU MONDE !