vendredi 27 juillet 2007

Perles scolaires et florilège d'éveil mental


Alors voilà, l'année scolaire est terminée depuis un bon moment maintenant. Elle fut bien riche en conneries, aberrations diverses et réflexions marécageuses. Je parle évidemment ici de la répartie des élèves, de leur interrogations existentielles ou soudaines réflexions sur le monde. Pour prouver à quel point la révolution n'est pas franchement prête d'arriver, voilà un petit pot vraiment pourri des choses entendues dans mes classes cette année...

"La France c'est un pays, ou alors c'est l'Europe? Et Paris, c'est en France?" (Samuel, 14ans).

"Monsieur je peux pas travailler, j'ai oublié ma boîte à lunch" (Kevin, 13 ans).

"Monsieur, j'ai pas pris mon Ritalin" (Le même Kevin).

"Ca veut dire quoi révolution?" (un futur votant UMP).

"C'est quoi x, v, i, i?" (non, ce n'est pas le petit cousin d'Obelix).

"Monsieur, j'peux-tu aller aux toilettes? Elle va me passer un tampon parce que je suis dans ma semaine et..." (une grande bavarde qui pense peut être que son prof a aussi 13 ans et qu'il faut bien lui expliquer les choses).

"Monsieur, vous ressemblez à Justin Timberlake" (entendu environ 30 fois, en cours et aussi en salle des profs, si si...).

"Monsieur, vous êtes-tu bon en sexualité?" (c'était pas des avances, il bossait sur son cours de bio. Reproduction et sexualité, même débat).

"T'es un grand comique toi" (Nicolas, 16 ans. Ne doit son salut qu'à un effort surhumain. J'ai brièvement pensé à ce moment là à lui envoyer mon bureau en fonte sur la gueule, à lui percer la carotide à coups de canine ou à le scalper au stylo bic).

"Monsieur, vous êtes-tu suisse?" (allez comprendre...).

"Monsieur, faut que j'appelle ma mère, je dois prendre ma pillule" (une sosotte de 17 ans qui avait visiblement le désir impérieux d'annoncer sa fécondité à l'ensemble de la classe).

"J'ai pas craché, je jouais avec ma salive au-dessus de son bureau. C'est pas de ma faute" (Dominique, 16 ans. J'ai aussi eu envie de jouer avec mon poing autour de son nez. Avec un peu de chance, ils auraient pu se rencontrer dans une jolie gerbe de cartilages).

"C'est quoi l'altitude?" (un esprit anonyme de 13 ans qui en manque cruellement).

"La seconde guerre c'est en option Monsieur, on l'a pas ici" (eh bein le pire, c'est qu'il avait raison, y a vraiment pas l'option...).

"Ca veut dire quoi monotonie?" (Gentille cruche de 18 ans, qui découvre finalement le concept de linéarité).

"Dalida, ça fait 20 ans déjà Monsieur" (Cette génération est vraiment perdue...).

"C'est quoi en France la religion des gens qui ne se lavent pas?" (j'attends toujours qu'on m'explique là...).

Vu sur un dictionnaire: "En cas de feu, laisser brûler"

"Monsieur, faut vraiment qu'on aille chier" (Kevin, 13 ans, encore lui, et son pote Mathieu, après une évidente concertation sur le remplissage de leur intestin grêle).

Sur une composition de français pour les 12 ans: "L'histoire de Bobi et les écreuils" (remarquez l'usage brillant de la phonétique).

En salle des profs, Caroline: "J'ai une écoeurantite aigue".

"Monsieur, c'est quand la deuxième guerre mondiale?" (un futur député UMP de 15 ans).

"1993 c'est quoi déjà, 1-9-9-3?" (il avait 17 ans, il en était encore à apprendre le principe des fractions il y a quelques semaines...).

Monsieur, vous ressemble zà Johnny Depp" (autre version, moins fameuse).

Pensées profondes estudiantines lues sur cahiers de notes:
"Ne faîtes pas l'amour dans le jardin. L'amour rend aveugle mais pas les voisins".
"Conduire au volant est dangereux. Tu pourrais percuter un arbre et renverser ta bière".

"Bein voyons donc, on n'a même plus le droit de jouer..." (tout est là).

lundi 23 juillet 2007

Tronçonneuse médiévale/ Détour par Caracas



Chose promie se devant d'être due, je pensais jusqu'à aujourd'hui reprendre le cours de mes divagations en traitant justement du troisième épisode d'Evil Dead. Ceci étant dit, j'ai comme l'impression que mes amis sont tous juilletistes à en juger par le nombre percutant de commentaires ces jours-ci. Passons, on ne va pas tout remettre en question au nom de la génération des cablés du bulbe.

Donc, juste une petite note sur Army of Darkness (c'est le troisième), et après j'enchaîne sur mon bourre-pif du jour.

Ce que j'aime c'est l'audace, et la capacité des très doués de dire "ah non finalement ça marche pas alors faisons autre chose. Et si ça vous chatouille, grattez-vous donc jusqu'à faire jaillir le pus de votre rationnalisme".
Si vous avez visionné la deuxième mouture, vous vous souvenez sans doute de la fin, confrontation subite de deux vortex temporaux (les Visiteurs en très très mieux, je vous jure). Remplacez le quickening d'Highlander par une tronçonneuse et vous commencerez à sentir de quoi que je cause. On se serait donc logiquement attendu à ce que l'ouverture du film reprenne cette image là. Faut croire que ça collait pas niveau scénar ou que, chose bien plus probable et respectable, la cage cérébrale de Raimi a pondu d'autres idées entre temps. Au résultat on est bien content. Je me suis posé deux trois questions pendant un temps et puis, devant la régalade qui s'offrait à moi, j'ai de nouveau embarqué dans cette gigantesque bafferie qui donnera bien des scrupules aux fans de Voyage vers le Futur et autres Princesse Cadavérique.

Nan aujourd'hui, ce qui m'a botté le fion, c'est un documentaire de 2003 sur Chavez. The Revolution won't be Televised. Le titre m'a forcément rappelé le titre musical du même nom (téléchargez les petits namis, c'est de Gill Scott Heron, de la bonne parole comme dirait les autres culculs la praline). Ca m'a juste coupé en deux. Je ne savais pas exactement me situer face au personnage, le film m'a donné de sérieuses réponses. Quand on voit le bordel que fût l'histoire de l'Amérique du sud, on en viendrait presque à regretter de n'avoir jamais vécu coup d'état, rebellion sandiniste, zapatisme, et mariachis dynamiteurs de la pampa. L'objectif des réalisateur (Bartley et O'Briain, les irlandais sont toujour à l'affut des mauvais coups, en mêlée comme à Belfast d'ailleurs) n'était à première vue que de ne réaliser un portrait objectif de celui qui gratte l'entrejambe du pentagone depuis son élection à la fin du dernier millénaire. Et pis voilà, il se retrouve coincé dans le palais présidentiel alors qu'éclate justement une tentative de coup d'état. L'histoire se répétant, on se retrouve balargué (pour de vrai cette fois, pas comme dans un film avec Madonna) dans les manipulations crapuleuses de la CIA, ses snipers et ses chaînes cablées mitrailleuses populaires de bouffe surgelée d'idées tout aussi peu fraîches. Je me suis pris une chair de poule qui m'aurait largement valu un second rôle dans Chicken Run (ou la mascotte de KFC, mais ça j'ai déjà donné...). On en a très peu, voire pas du tout entendu parlé à l'époque (2002), et aujourd'hui le silence radio continue quant aux réformes qu'on tente par là-bas.
Et le Chili de Bachelet au fait, et Marcos, et Oaxaca? Ca doit vachement moins remué que la déconvenue des plagistes de Bretagne parceque moi j'en ai pas entendu parler depuis un bon bout...

mercredi 11 juillet 2007

Dead by Dawn, et on en redemande en plus


Bon sang de bonsoir, ça tient vraiment du génie. Le deuxième Evil Dead me laisse une impression encore plus frappante que le premier opus. Et paraît-il en plus que la dernière mouture est encore mieux. Régalade en perspective.
J'ai cru un moment au début du film qu'on se foutait encore de ma gueule. En moins de dix minutes, les gentils protagonistes arrivent sur les lieux bien connus (là où les premièrs boucheries prirent place), font la découverte de choses maudites et toutes vilaines qui sentent fort du nez et de la crypte. En deux coups de couillères à pot, la gentille blonde se fait zigouiller et la baraque se fait harceler par les grosses bébêtes.
Dix minutes pas plus. A ce moment là je me suis dit "Merde, ça va être long". Que nenni. La partition de notre super anti-héros suffirait à elle seule à justifier de l'heure qui va suivre, mais ce serait sans compter sans une mise en scène ahurissante dont certains cinéastes à la mange-moi la pellicule feraient bien de s'inspirer. J'ai vu Lelouch en ville hier, ma colère vient peut être de là...
J'en dirais pas franchement plus. Je crois qu'il est nécessaire de se taper le premier opus avant de se plonger dans celui-ci. On perdrait un grand nombre de références sinon. Et puis c'est comme si on faisait partie des lieux au bout d'un moment. Eh oui, nous on le sait où elle est rangée la tronçonneuse.
Y a bien certains abrutis qui crieront au "N'importe quoi, c'est gore et c'est débile!". Que je n'entende personne de cette trempe là dans mes environs où je vais m'inspirer de certains petit détail pour leur faire la démonstration de la supériorité du visuel sur la soit-disante expressivité. Parfois, rien ne vaut un bon bol d'hémoglobine, et certainement pas des dialogues parigo-chics qui se pincent la tétine (celle là, elle est pour toi l'ami Lelouch).
Extasions-nous donc devant la reprise du coup de l'ampoule et apprécions à sa juste valeur la copie de A Farewell to Arms posée sur le carton où s'impatiente furieusement une main amputée et néanmoins revancharde.
Très bientôt je me tape le 3. Si je me fais encore avoir comme ça, je pétitione pour l'entrée de Sam Raimi à l'Académie des Sciences ou au CNRS. C'est de l'art, mais aussi de la science à te dérider un Bogdanov.

dimanche 1 juillet 2007

Even Cowgirls Get the Blues


Tom Robbins les namis. J'ai mis du temps à me laisser dans cet auteur là, pourtant ça faisait un moment qu'on me le conseillait. Il m'aura fallu être en galère du côté du Pacifique pour qu'on se rencontre finalement lui et moi. Even Cowgirls Get the Blues. J'avais plus rien à lire, une bouquinerie universitaire faisait ses soldes sur le trottoir. Je l'ai regardé, il m'a regardé, on s'est compris. Chabadabada...
Plutôt que de vous faire un topo sur l'engin, je glisse ici quelques unes des citations qui m'auront amusé ou inspiré (n'ayons pas peur des mots).

"South Richmond was a neighborhood of mouse holes, lace curtains, Sears catalogs, measles epidemics, baloney sandwiches- and men who knew more about the carburetor than they knew about the clitoris."

"The Countess had a smile like the first scratch on a new car. It was immanently regrettable. It was a spoiler. It was a stinging little reminder of the inevitability of deterioration."

"You know, podner, you can tune a guitar but you can't tuna fish."

"The trouble with seagulls is that they don't know whether they are cats or dogs. Their cry is exactly midway between a bark and a meow."

"Politics is for people who have a passion for changing life but lack a passion for living it."

"As the author sees it, the Earth is God's pinball machine and each quake, tidal wave, flash flood and volcanic eruption is the result of a TILT that occurs when God, cheating, tries to win free games."

"That night, Sissy and Jelly lay under the same stars, under the same clouds, under the same blankets, under the same spell. Like political candidates, they frequently switched positions. In the campaignof 69, the polls didn't close until dawn."

"We all have the same enemy. The enemy is the tyranny of the dull mind."

Les nords-américains le connaissent bien, en revanche aucun européen ne m'en a jamais parlé. Y a encore une semaine, ce gars m'était complètement inconnu. Aujourd'hui il fait partie de la famille. Il sait se tenir à table alors gardez lui une assiette s'il passe du côté de chez vous.