lundi 26 mars 2007

Mni-traité de confusionnisme russe


J'aime les russes. Bon, surtout les vieux à vrai dire. Je dois avouer que depuis le Petit Père et Brejnev j'ai un peu du mal. Mais bon les anciens me plaisent bien, surtout quand ils me racontent des chouettes histoires.
Je n'ai jamais rien eu contre les épopées à rallonges, contre les romances qui durent plus longtemps qu'une nausée provoquée par les pensées profondes de Ferdinand Céline au petit-dej... Ca ne me dérange pas d'avoir à trimballer un bouquin lourd comme un jarret de boeuf pendant plusieurs semaines. J'ai cette année pour voisins de sympatiques témoins de Jéhovah, ils ne se plaignent pas non plus d'avoir la Bible pour seul référent littéraire. C'est pratique d'un côté, tu y trouves de tout: l'histoire des civilisations (sous un angle un peu orienté certes), un manuel de généalogie appliquée aux consanguins, le guide du savoir vivre (c'est fou comme les femmes sont capables de tout foutre en l'air) mais également un astucieux livre de recettes (comment faire du vin avec du jus de boudin, ou du pain avec de la sciure de bois...).
Bref, revenons à nos casaques. Je viens de terminer il y a peu L'idiot de tonton Fiodor. Bein comme d'habitude rien à dire sur l'histoire, même si en adorateur trop subjectif de Crîme et Châtiment, j'ai bien de la peine à m'exalter tout autant pour le reste de son oeuvre. Bon, les péripéties ne m'auront pas transporté plus que ça, les intrigues sentimentales bénéficient heureusement de la Smirnoff et des délires purement slaves. Heureusement d'ailleurs. Jane Austen, dans sa grande médiocrité, a essayé naguère de remplacer l'alcool frelaté par du Earl Grey et les duels d'aristocrates par les menuets de bourgeois en calèche, on connaît le résultat...
Simplement, j'ai saturé devant ce détail proprement russe qui consiste à affubler chaque personnage de trois patronymes et d'autant de surnoms, de sobriquets divers ou de je ne sais quels noms de codes aux significations obscures. Il m'aura fallu quelques 600 pages (le début du second tome donc) pour comprendre que le héros du bouquin, Mychkine, répondait également aux noms de Prince, Léon, Nicolévitch, et d'autres que j'ai déjà zappé. Quand on sait qu'il doit y voir une trentaine de protagonistes, le calcul est vite fait. Trente multiplié par 3 (c'est la moyenne slave après une pondération minutieuse réalisée par mes soins), ça nous oblige à jongler avec 120 noms. Et comme mon cerveau n'a pas pris option cirque ou "personnalités multiples" au lycée, j'ai dû rater pas mal de choses au passage. J'ai Guerre et Paix dans ma bibliothèque qui me lorgne depuis un moment et comment vous dire, j'hésite un peu maintenant.


Pour les Ricains: Captain America
Pour les Russes: L'impérialiste dégénéré, Frisbee Rieur ou encore Juste-au-corps de Vynil

Enfin bon, je pense avoir compris une chose néanmoins. Les russes sont les véritables inventeurs du comic, du super héros. On est d'accord qu'un super héros n'est rien sans son alter ego, Clark Kent doit tout à sa paire de lunettes pour bigleux de 14 ans, et démasquer Batman c'est tellement facile que tout le monde refuse d'y croire. Eh bien les russes sont décidément plus forts que les ricains, pour chaque personnage bien réel, ils créent cinq autres identités fallacieuses pour le camoufler. Ca meuble l'espace c'est sûr mais ça noie le poisson dans un bassin de truites.

mardi 13 mars 2007

Jean-Paul Gaultier et les slips en cuir


Avant de me rendre à un film, j'attends généralement d'en avoir entendu suffisamment de mal. Ca évite les mauvaises surprises qui, soyons honnêtes, ne manquent pas par les temps qui courent dans les salles obscures. Ou bien, il m'arrive aussi de n'écouter que ma première impression (vous savez, cette excuse passe-partout que les bonnes femmes appellent parfois leur sixième sens. N'importe quoi...). Ou encore pire, je me rends parfois dans ces auditoriums de grande solitude motivé uniquement par mes piètres références ("mais si tu sais c'est le gars qui a fait ce film produit par cet autre là, ah merde comment il s'appelle d'ailleurs, mais si tu sais, etc etc..."), et autant le dire directement, c'est souvent là qu'on est déçu. On se dit que cette adaptation de tel bouquin doit forcement être chouette puisqu'il est foncièrement impossible de ravager une oeuvre avec un tel scénario. Ah pauvres de nous, combien de fois n'a t'on pas voulu expédier un cargo de fiente sur la villa d'un abruti de réalisateur qui a, sans respect aucun pour nos jolis souvenirs, déversé un flot d'effets à la con, de détails plus que superflus, dénaturé même l'essence d'un personnage ou d'une intrigue. Et quand certains de ces attardés du bulbe s'attaquent à l'Histoire, on frôle assez souvent de dégobiller un torrent d'injures en plein cinoche sur ces dits mongols. Mais ils sont loin alors et ils s'en tapent bien de la vraisemblance, de l'authenticité. Le mal est fait et comme des nazes qu'on est, on a encore mangé la pancarte dans la face.
Eh bien il vient juste de sortir une nouvelle méga-prod ricano-québecoise sur la bataille des Thermopyles (non, ce n'est ni le nouveau t-shirt de chez Damart, ni de l'homéopathie pour le nez qui coule), un film dont tous les médias du coin s'enorgueillissent de crier bien haut qu'une bonne part de la post-production a été réalisée à Montréal. Ce film donc c'est 300, en référence aux vaillants suicidaires spartiates qui tentèrent de résister à l'invasion perse du gros méchant roi Xerxès (non, c'est pas du vinaigre...). Alors là on pouvait se dire "Ouh là qu'est-ce que ça va être que ce machin là bourré d'effets spéciaux", surtout quand on sait que les gars de la prod c'est ceux de Sin City et que visiblement, peu de cas a été fait de l'exactitude historique.
Eh bein je l'ai vu, et pis franchement c'est beau tout plein. Bien obligé de dire que niveau visuel on en prend plein la tronche, que le boulot a été fait et bien fait. C'est sur, ça étrippe pendant deux heures, ça perce des yeux, ça casse des côtes, ça broie des thoraxs, mais après tout ces gentils spartiates ne trempaient pas leurs épées dans l'eau...
Réjouis toi homme! Si comme moi la nature t'a fait une mauvaise farce en t'affublant d'un corps qui ne correspond pas à ton époque, pendant deux heures au moins tu seras le héros de ton cinéma de quartier. Je m'explique. Tu te dis souvent quand tu vois dans la glace ta charpente de bûcheron du dimanche que vraiment t'es pas à la mode. Mais malheureusement mon garçon, on parle pas de fringues ou de coupe de cheveux là, ton physique tu vas avoir du mal à en faire quelque chose de bankable. A notre époque d'extrême raffinement, ta carcasse ne fait pas rêver ta boulangère, tu es trop massif, t'as pas la bouche en coeur et pire que tout, tu chausses pas du 2. Depuis tes années de lycée, tu te désepères de ces membres gourds, de ce faciès de bourrin qui ne parviendra jamais à t'attirer le gentil sourire des gonzesses de Terminale L option Arts plastiques (tu sais, celles qui dessinent en mangeant à la cantine, qui lisent Gogol assises en tailleur sous les platanes pendant la récréation..., ok j'arrête de te torturer). Donc non, c'est pas pour toi ça. Que veux-tu, de nos jours la gente féminine semble préférer les physiques de débris bien soignés, c'est tout un travail d'avoir continuellement un air sous-alimenté, un teint d'huître et un regard faussement inspiré et condescendant. Alors avec tes 90 kilos et tes rangers pour yéti tu repasseras plus tard, ton cv ne correspond pas au profil requis, mais on le garde quand même au fond d'un tiroir, on pourrait avoir besoin de tes services plus tard (en cas d'attaque nucléaire tu devrais résister assez longtemps alors accroche un sourire à ta face d'abruti).
Je reviens au film. Pendant deux heures donc, tu vas te sentir important, utile, presque même désirable mon pote. A l'écran défile un bataillon de gars un peu comme toi, gonflés à l'hélium certes mais aussi gracieux que toi. Et observe bien tout autour, ça lui plait à l'assistance féminine! Ecoute bien, leur respiration a changé, ça les titille ces gugusses pas dégrossis. Ils s'envoient des trempes monumentales dans la tronche, ils saignent, ils ont visiblement la culture générale et l'instruction d'un castor mais elles s'en foutent à ce moment. Elles voient de la grosse chair qui transpirent et soudainement elles se souviennent de certaines choses qui vont aller les gratter un peu de partout. Savoure mon ami, ton jour de gloire est arrivé! Pour un court moment, l'ère des gros emplâtres n'est pas révolue. A ce revival du mastodonte, j'émets néanmoins un doute profond. Ils sont gros certes les Spartes, mais ils ont pas de poils. Et ça me torture un peu. Sacrebleu! Ils nous ont eu encore une fois, ils ont embauché une armée de Ken et d'Action Men!


De gauche à droite: Hérodote, Léonidas et Eschyle


Allez, pour dire du mal maintenant. Effectivement, faut pas s'attendre à une restitution fidèle de l'Histoire antique, Vernant est mort y a un mois, il s'est épargné cette souffrance supplémentaire. Y a comme qui dirait un sacré bordel au niveau des armes, des bâtiments et des gros zanimals (fallait leur dire peut-être qu'Hannibal et ses éléphants c'est un chouia plus tard). Tiens quand on parle d'équipement, arrêtons nous deux secondes sur la lingerie militaire de Sparte. Quand le roi Léonidas fait la leçon à son fils, c'est pour lui vanter les vertus salvatrices du bouclier. C'est pas faux ça, ça peut servir pour se protéger la margoulette, et puis y a le casque aussi, il est joli mais faut y mettre du polish sinon il peut rouiller. On le voit, il est plein de bon sens le guerrier de Sparte, il pense à son salut. Mais c'est bien beau d'avoir un bouclier d'un mètre de diametre quand tu ne portes qu'un mauvais slip en cuir pour protéger tes abattis. Non mais franchement, je veux bien que le réalisateur ait voulu mettre l'accent sur la carrure des gars mais faut pas déconner quand même... Ca manque sévèrement de crédibilité, la prochaine fois ce sera quoi, l'armée des Huns en string? Là je dis halte!, les meilleures blagues sont les plus courtes (pour les pagnes c'est exactement l'inverse).
Je passe brièvement sur quelques scènes pathétiques. Ah c'est sur, dès que t'essaies de faire jouer la comédie à des hommes en plastique, c'est tout de suite moins probant. Les rares fois où ça discute et où ça chouine, on est obligé de constater les piètres talents d'interprétation de nos catcheurs courts-vêtus. Une bonne occasion de se marrer d'ailleurs, le fameux cri de guerre des Spartes, un genre de "Ouah, ouah, ouah" gracieux et imposant, très probablement pensé et orchestré par un chanteur de mambo à la retraite.
Et pour finir, l'aberration esthétique du film. Il y a quelques délires d'artistes au milieu bien sur (un rhinocéros de 12 mètres et surtout le gros bouddha à pinces de crabe), mais le top du top c'est quand même Xerxès en personne. Je m'en faisais une idée plutôt conforme à ces gravures assyriennes, un genre de pharaon sauce orientale d'une certaine manière (comme sur cette photo là par exemple, je suis trop naïf).


Xerxès, tel que représenté par une civilisation éclairée

Et puis j'ai vu arriver une grande tafiolle bodybuildée, attifée par Jean-Paul Gaultier, des bijoux de partout et bien évidemment la marque de fabrique du film, le fameux moule-burnes qui va bien. Là je me suis vraiment marré, d'autant plus qu'ils lui ont greffé une sorte de voix caverneuse pitoyablement arrangée par un clavier Bontempi bon marché (on dirait un peu Grand Corps Malade enroué au fond d'une cave). Donc, pour résumer le tout, imaginez un joyeux mélange entre Michou, Stallone et Paco Rabanne, et vous aurez une idée plus précise d'un Xerxès créé sous acide. Allez pour le plaisir, je vous le mets juste là.

Xerxès, tel que fantasmé par une civilisation nord-américaine

Allez, rendons à Leonidas ce qui n'appartient pas encore à César. On passe un bon moment en compagnie de sa testostérone, c'est bien ça l'essentiel. De là à ce que la morphologie de l'homme-diplodocus revienne à la mode, y a peut-être une bonne marge...

vendredi 9 mars 2007

Des playmobils dans la Mafia



Souvenez vous de vos 8 ans, souvenez vous de vos playmobils. Rappelez vous ces fantastiques histoires que vous vous construisiez avec ces ridicules gugusses raides comme un coup de trique (c'est peu de le dire, même moi je suis plus fort qu'eux en GRS). Remémorez vous donc ces heures passées à les emboiter dans des situations les plus invraisemblables, dans des véhicules aussi bien conçu qu'une Trabant sous Lexomyl. Vous les faisiez parler, vous leur faisiez vivre tour à tour l'Age d'Or de la piraterie, le bloc opératoire ou bien encore des poursuites de police effrénées (autant le dire, des générations de CRS ont été inspirées par le gros bus vert et blanc avec les grilles en plastique).
Si vous vous souvenez bien de tout ça, une chose devrait vous sauter à la gueule, si ce n'est pas le cas, laissez moi vous envoyer le paquet. Jamais, au grand jamais, il ne serait venu à l'idée de votre compagnon de jeu de remettre en question le bien fondé des actions de vos jolis bonhommes (on jouait rarement seul à ces trucs là, même à 8 ans on savait que la solitude en compagnie d'avatars en PVC est mère de tous les vices). Jamais votre voisin morveux ou votre cousine pimbêche ne vous aurait sorti un truc du genre "Mais pourquoi il fait ça lui, c'est n'importe quoi, pourquoi, dans quel but dis moi?". Non jamais vous n'avez entendu ça. Pas besoin à cette époque de justifier les motivations de personnages imaginaires, ça c'est pour les grands qu'on se disait, on verra plus tard.
Je viens de voir il y a peu le dernier Scorsese, The Departed (traduit façon carnage en français par Les Infiltrés), et il me semble bien que l'ami Martin s'est justement fait une petite nostalgie des playmobils justement. Je passe sur l'histoire, elle emballe bien même si j'ai vraiment eu l'impression pendant la première heure de regarder le quart de la bande originale. Ca allait trop vite, ça sautait du coq à l'âne, sitôt en présence d'un personnage, on te le change, on t'en mets un autre et tant pis pour ta gueule. C'est du beau cinoche pas de problème, Scorsese il sait faire de l'image et du son, le problème est ailleurs.
Le problème tient de l'ordre du playmobil (j'utilise mon image jusqu'au bout, métaphore filée à l'extrême, le premier qui s'en lasse n'a qu'à aller se plaindre à mes profs de stylistique. La plupart d'entre vous a eu les mêmes guignols à la fac alors faites pas les malins les copains). Bon j'y viens. Bordel de bordel, j'ai rarement vu des personnages avec aussi peu de fond, avec si peu de motivation et de réflexion semble-t-il. Où t'as vu toi que des mecs trifouillent avec la pègre sans se demander à un seul moment "Et pourquoi?, c'est-i-pas dangereux un peu des fois?, peut-être je devrais arrêter parceque là ça craint". Non jamais. Pur exemple de l'axiome du playmobil.
Dans l'ordre. Matt Damon (j'ai toujours trouvé le jeu de ce gars digne d'une pub pour Kinder, et en plus il a un faciès de Lego), sensé être le flic brillant et talentueux, trempe jusqu'au cou dans le milieu. Normal tu me diras, quand il avait 8 ans (on y revient), le grand parrain a eu pitié de lui et lui a offert quatre paquets de biscottes et une bande dessinée, pauvre petit. Depuis ce temps, il l'appelle Papa et lui fait une méga protection en béton armée. Niveau construction de personnage c'est plutôt limité je trouve. Le gars à qui tout sourit, boulot, gonzesses et tout le toutim et bein non, il va continuer jusqu'au bout à faire le caniche de la Mafia. Et ce sans jamais se poser la fameuse question "Euh, pourquoi?". Pas de bol pour toi Matt, la phrase ridicule du film est en plus à mettre à ton crédit. "Je dois toujours me battre entre le bien et le mal, c'est mon sang d'irlandais". Ce petit grattement que vous entendez là, c'est James Joyce qui bouffe le chêne de son cerceuil. Conclusion: Matt Damon est un Playmobil, au suivant.
Le suivant c'est Di Caprio et honnêtement, ça me fait un peu chier. Il est sacrément bon le bougre et malheureusement, faut qu'il se tape aussi le même vide intersidéral en ce qui concerne son perso. Alors pourquoi il va pas bien le Leonardo, qu'est-ce qui le pousse à risquer sa vie à jouer les taupes pour les keufs?. Réponse: sa môman elle est morte et il s'en remet pas, alors il prend du Valium et il court tous les risques. D'autres raisons? Pas que je sache, à moins que j'ai eu droit à la version pour enfants. En attendant, fusillez moi le scénariste. Deuxième playmobil donc, et c'est pas fini.
Martin Sheen c'est le grand ponte de la police, il voit tout, il comprend tout, le commissariat c'est sa maison. A propos, il faut le savoir que c'est un poste de police, on a plutôt l'impression d'être au siège social d'Edf, vous me direz quand vous verrez. Fusillez le chef décorateur tant qu'on y est. L'ami Martin s'ennuie ferme, j'ai du voir la série A la Maison Blanche deux fois dans ma vie et de toute évidence il s'est dit que président des US et patron de flics véreux c'était pareil donc hop! identités interchangeables. Ni vu ni connu, ca passe comme une lettre à la poste. Playmobil numéro 3, au rapport!
Et pour finir, last but not least, mon préféré: Mark Wahlberg. Rôle minime pour l'ami Marco, de toute façon depuis la Planète des Singes on a vu je pense toute l'étendu de son jeu. Bein à vrai dire j'aurais pu le trouver pas si mal s'il ne remportait pas la palme du Playmobil. Pas pour son interprétation non, pour son look. Je vous mets son faciès là, juste à côté. Comme si sa tronche d'emplâtre ne suffisait pas, ils lui ont fait une espèce de coupe de cheveux qui m'a plongé d'emblée dans une grave crise dubitative. Non mais franchement, vous iriez pas vous foutre de la gueule du flic qui vous demande vos papiers s'il avait ce profil de premier de la classe (ou de représentant pour Pento, le gras qui fait luire le cheveu du bel étalon). Non mais franchement ils pensaient à quoi là? Bon allez zou, flinguez moi la coiffeuse aussi.
Pour finir sinon, je suis obligé de m'insurger contre une sale manie qu'a choppé le cinoche ricain. Dès qu'on met à l'écran un gars à l'accent écossais ou irlandais, faut forcément que le gars en question ait le QI d'une poêle Téfal et les idées aussi larges qu'une rue d'Avignon un jour de festival (j'en vois d'ici certains et certaines qui me comprennent). Ca les gêne pas à part ça d'enterrer leurs flics au son de la cornemuse (on y échappe pas d'ailleurs dans le film). Sarkozy doit être derrière tout ça, ils ont une certaine tendance à choisir leur immigration ces zouaves là, j'ai bien aimé apprendre qu'Harvard a été fondé par un vrai Scot. Mais ça c'est une autre histoire, j'y reviendrai une autre fois, un jour où l'envie de dire du mal des Rangers me reprendra.
Ah oui, une dernière chose. C'est rare les films de gros parrains où on a pas de coups de pétards et de patates dans la margoulette. On y échappe pendant deux heures, mais c'est pour mieux te saouler mon enfant. Tonton Scorsese nous afflige de pas moins de quatre bastos dans la tronche en moins de 5 minutes (mention spéciale pour Wahlberg en chaussons plastifiés dans une scène inepte qui s'abîme dans le mauvais goût et le n'importe quoi), franchement il aurait pu s'abstenir le petit père.
Donc, pour ceux qui m'auraient mal compris, c'est pas un mauvais film, mais essayez de foutre un t-shirt Donald Duck à Marlon Brando et faite dire à Al Pacino "merde je sais pas pourquoi je bute des gens, ça doit être mon sang d'italien". Essayez juste pour voir et vous comprendrez où ça me gratte là tout de suite.

mercredi 7 mars 2007

Dilemme électoral


Bon, j'aurais vraiment bien aimé commencer par une note un peu plus culturelo-n'importe quoi, mais il se trouve que là je suis bien coincé (tout pogné comme on dit dans le coin). A 6500 bornes de la mère patrie, c'est pas pour autant que je ne me sens pas concerné par les agissements perfides de nos gentils politicards à l'orée de la grande foire électorale des mois à venir.

Même loin, on perçoit clairement les manoeuvres dignes d'une cours de récré et les intrigues à deux francs six sous (depuis qu'on s'est tous fait enflé par l'euro, ça doit donner quelque chose comme 32 centimes...). Et vas-y que je parle de ton isf, que je fais voler ton scooter par des minots de Clichy (ça c'est ma version), j'en passe et des plus ridicules.

On voit très bien que le débat peine à décoller du plancher des vaches où pullulent les bouses de notre système électoral. Bref, j'en viens à ce qui me turlupine le citron.

Sarkozy, grand démocrate devant l'éternel (nota bene: ces deux choses restent encore à prouver, d'une part l'attachement de ce cher schtroumpf aux valeurs athéniennes et deuzio l'existence du susdit "éternel", passons...), ce grand démocrate donc vient d'annoncer l'importance pour un Le Pen (et inclusivement d'un Besancenot) de se présenter, donc de jouir aussi de leurs 500 signatures et des réjouissances que celles-ci impliquent (meetings et petits fours jusqu'à la nausée).

Bon, les amis connaissent bien mon affection naïve pour ce cher Olivier (et ma tendance hémoroïdienne en ce qui concerne l'autre), j'aurais pu donc dire merci à ce gentil Nicolas de rappeler à mes concitoyens l'existence de voix divergentes de celles des deux gros mastodontes de la politique française. Ah oui d'ailleurs, c'est fou comme on constate rapidement quand on est à l'étranger à quel point cette campagne ressemble à celle menée habituellement chez les ricains (sans les pubs pour l'armée et le ketchup heinz mais ça ne saurait tarder, Lagardère n'est pas loin).

Voila, faudrait donc avoir de la peau de saucisson sur les yeux épaisse comme de la pâte à pizza pour ne pas se rendre compte que:

1. Sarko pousse les gauchistes qui emmerdent les dogmes royalistes à grossir (avec sa bénédiction) les rangs des alters mondialistes et autres sympathiques militants qui toutes proportions gardées ne dépasseront pas les 2,5 pour cents.

2. Sarko se met dans la poche l'électorat des enflures lepénistes et villiéristes pour le second tour. Bein oui, si vous êtes facho vous allez voter pour qui quand tonton borgne se sera fait botter une nouvelle fois le fion? Gagné, pour le facho modèle réduit, il fait un peu trop propre mais avec un peu d'entrainement vous verrez que pour son deuxième mandat il réhabilitera Papon et reprendra quelques détails dans les manuels d'histoire.


Le dilemme le voici donc. Quand on est de gauche, qu'on a pas envie de voter pour une clique de mammouths qui tournent à l'eau bénite, qu'on ne croît pas aux chances des petits parceque de toute facon la 5ème République c'est pas fait pour ça, on fait quoi?

C'est tout simple, ou on vote utile comme le dit l'adage, et on va tirer la gueule; ou bien on vote pour nos petits drapeaux rouges et noirs et on se tape sans l'ombre d'un doute un poujadiste à la sauce Mégret pour nos prochaines années de dissidence.

Amis, partisans et philosophes du pastaga, aidez moi parceque là je m'en sors plus. Ah, qu'il doit faire bon être fafe en France par les temps qui courent!