lundi 13 août 2007

The Hills Have Eyes, mais pas de cervelle


J'avais entendu le meilleur comme le pire de ce fameux Hills Have Eyes. D'un côté, les partisans du "ouah, trop de la bombe le flim" et les autres tout aussi peu nuancés du "non mais n'importe quoi le flim de marde là". Tout ce que j'en savais s'en tenait à sa nature quelque peu zombiesque et que ce n'est ni plus ni moins qu'un remake de la pellicule de Wes Craven des années 70 (vous savez, le temps des paillettes et des confettis dans le derche...). Bref.
Eh bien voilà, sans trop entrer dans le scénar (léger comme un soufflé fromager de chez Carrefour), une gentille famille se retrouve coincée dans le désert du Nouveau Mexique et se fait chahutée par une bande de loqueteux post-nucléaires. Je sors juste d'une orgie de flims de Romero, Jackson et de Raimi alors j'étais particluièrement bien disposé envers le genre à hémoglobine et aux os qui craquent. Autant comparer la blanquette de veau de chez grand-maman aux boîtes de che Lidl. Sans déconner. Bon, niveau réalisation c'est pas vilain et on ne fait pas trop d'excès dans les effets spéciaux (quelques explosions par-ci par-là mais rien de trop) et le mauvais jeu d'acteur colle bien aux exigences du genre.
A part ça c'est mal construit, question de la montée de l'angoisse c'est raté (j'ai pu bouffer des chips au guacamole en même temps, c'est tout dire...), et on aurait aisemment pu s'abstenir d'une bonne demi-heure de pelloche.
Là où Tatache n'est pas content, c'est au niveau de l'éthique de la production (oui, Tatache chie souvent des pendules pour pas grand chose, il y peut rien, c'est son côté punk). On ne peut pas être victime et bourreau, c'est une règle essentielle fixée il y a près de 2500 ans par la convention d'Athènes. Enfin, seuls les descendants des Labdacides le peuvent, et avec classe s'il vous plaît. Enfin bref, c'est loin d'être le cas ici. Nos gentils zombies sont donc nés des expérimentations nucléaires américaines, voilà donc pourquoi ils sont si méchants (admirez la construction subtile des personnages). Même un piètre Resident Evil ou mieux, un 28 Days Later, ont compris une chose essentielle: on ne peut pas d'une part dénoncer les écueuils de sa propre civilisation tout en se réjouissant de l'anéantissement de ses pires créations, de ses monstruosités. Aucune prise de conscience, les gros vilains possèdent encore une indéniable part d'humanité (genre retour au primitif un brin mâtiné au Carbone 14), on peut y retracer une certaine généalogie. Pas grave, la brave famille républicaine laisse les civilités de côté et dézingue à tout va, c'est pas eux qu'ont commencé d'abord, na! Dans 28 Days, les streums sont streums à 100%, on ne se pose donc pas la question d'une éventuelle légitimité de l'éradication. Eh bien ici, on observe carrément ce fait édifiant: on peut être à la fois la source du mal (l'irradiation nucléaire), sa solution (atomisation à coups de pétoires, d'explosifs, de coups de haches, de tournevis...), et (c'est là que ça couille vraiment) l'alibi moral. Attendez deux secondes, ah non c'est bien ça, y a aucun alibi. La catharsis sans nemesis, putain c'est Oedipe qui aurait été content...
Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est une autre subtile dénonciation de la violence de l'administration Bush parce que j'ai encore le bout du pied bien chaud pour ceux qui se sentent l'âme d'habiles politologues.
Eh merde, je viens juste de voir que la suite venait de sortir. J'ai pas fini de la sortir ma pendule moi...

jeudi 9 août 2007

Munich


Depuis une cure gastronomique de Chomsky, j'ai appris à me méfier des silences médiatiques et des choses que l'on ne développe pas dans les grands titres. Les dépêches Reuters et le journal de Pernaud ne font pas que de la rétention d'informations internationales, ils occultent aussi de traiter de bouquins, de flims et d'autres choses susceptibles de contrarier les aspirations de Coca-Cola.
On avait finalement très beaucoup peu parlé de Munich, un des derniers Spielberg. Ca me tracassait, j'ai encore eu l'impression qu'on me cachait des choses alors je l'ai regardé comme tout paranoiaque modéré que je suis.
Pour replacer les choses dans le contexte, le flim s'attaque bien frontalement à la chasse à l'homme lancée par le Mossad à la suite de la prise d'hotages de Munich aux JO de 72. J'ai eu peur au tout début d'assister à une démonstration hollywoodienne du "regarde comme les arabes sont sauvages, observe comme les juifs aiment leurs enfants", mais finalement Spielberg a fait les choses comme il fallait (enfin c'est que mon avis, y aura forcément des lecteurs de Minute pour me contredire). Mis à part quelques détails insipides visant à bien nous faire comprendre la psychologie torturée des assassins, et à essayer de nous faire gober que ces gentils messieurs des services secrets israéliens ont d'abord une âme et seulement ensuite des explosifs, on évite les écueils classiques. Et au résultat on a un flim bien intelligent et responsable sur le conflit palestinien. Et c'est là que je me demande pourquoi on en a si peu parlé. En même temps je veux pas franchement savoir, je crois avoir compris désormais le souci permanent dans nos médias de traiter unilatéralement de débats qui nécessitent un tant soit peu de jugeotte et d'ouverture d'esprit. Alors les flims où les arabes parlent de torts partagés et de violence aveugle avec les juifs, on comprendra que ça rentre pas dans la case du JT.
Tiens au fait. Après la Lybie, pourquoi ne pas envoyer Cécilia se faire sauter* à Ramallah histoire de mettre un terme au conflit?

*sens propre ou figuré, chacun choisira en fonction de ses affinités avec la République et ses icônes en carton pâte...