jeudi 9 août 2007

Munich


Depuis une cure gastronomique de Chomsky, j'ai appris à me méfier des silences médiatiques et des choses que l'on ne développe pas dans les grands titres. Les dépêches Reuters et le journal de Pernaud ne font pas que de la rétention d'informations internationales, ils occultent aussi de traiter de bouquins, de flims et d'autres choses susceptibles de contrarier les aspirations de Coca-Cola.
On avait finalement très beaucoup peu parlé de Munich, un des derniers Spielberg. Ca me tracassait, j'ai encore eu l'impression qu'on me cachait des choses alors je l'ai regardé comme tout paranoiaque modéré que je suis.
Pour replacer les choses dans le contexte, le flim s'attaque bien frontalement à la chasse à l'homme lancée par le Mossad à la suite de la prise d'hotages de Munich aux JO de 72. J'ai eu peur au tout début d'assister à une démonstration hollywoodienne du "regarde comme les arabes sont sauvages, observe comme les juifs aiment leurs enfants", mais finalement Spielberg a fait les choses comme il fallait (enfin c'est que mon avis, y aura forcément des lecteurs de Minute pour me contredire). Mis à part quelques détails insipides visant à bien nous faire comprendre la psychologie torturée des assassins, et à essayer de nous faire gober que ces gentils messieurs des services secrets israéliens ont d'abord une âme et seulement ensuite des explosifs, on évite les écueils classiques. Et au résultat on a un flim bien intelligent et responsable sur le conflit palestinien. Et c'est là que je me demande pourquoi on en a si peu parlé. En même temps je veux pas franchement savoir, je crois avoir compris désormais le souci permanent dans nos médias de traiter unilatéralement de débats qui nécessitent un tant soit peu de jugeotte et d'ouverture d'esprit. Alors les flims où les arabes parlent de torts partagés et de violence aveugle avec les juifs, on comprendra que ça rentre pas dans la case du JT.
Tiens au fait. Après la Lybie, pourquoi ne pas envoyer Cécilia se faire sauter* à Ramallah histoire de mettre un terme au conflit?

*sens propre ou figuré, chacun choisira en fonction de ses affinités avec la République et ses icônes en carton pâte...

1 commentaire:

Julie Delporte a dit…

T'as déjà vu le journal de Pernaud traiter des bouquins, toi ?