samedi 24 mai 2008

Bernard Pivot en solde

Ca ne vous interessera surement pas (une fois de plus), mais voilà deux trois trucs lus récemment par mes propres yeux personnels.


Choke, de Chuck Palahniuk (pas sur de l'orthographe mais bon, quand on a un nom comme ça, on peut pas faire le difficile). Y a un an, j'avais déja parlé d'un autre de ses bouquins qui m'avait fait fort bonne impression. C'est officiel désormais, le gugusse est rentré dans ma caste des chouchous. Pourtant à la base, j'avais quelques a priori (allez savoir pourquoi, par snobisme sans doute. Ou alors à sa popularité due à Fight Club). Dans Choke, on y trouve un érotomane compulsif, genre d'intermitent du spectacle névrosé par sa mère (un de plus) qui essaye tant bien que mal de se sevrer et d'en apprendre un peu plus sur son vécu. Et c'est pas son pote détraqué du bulbe ou sa mère en état végétatif aigu qui vont l'aider. C'est du très bon. Si on cherche un livre frais où que ça sent bon la violette, on passera son chemin. Mais si on veut se poiler à observer les moeurs pervertis de notre société du zizi-sexuel, you're welcome.

The Devil Tree. Bonhomme encore jamais lu jusqu'à présent, dont on me disait le plus grand bien. Tétu comme pas deux, j'ai attendu de lire une biographie très succinte de ce dernier avant de franchir le pas. Impressionnant pédigré si l'en est, genre qu'on imagine dans les films (espionnage, fuite, histoire à la self-made-man). Respect donc pour l'homme et finalement aussi, il faut bien le dire, pour l'oeuvre. C'est peut être une des premières fois où j'ai l'impression de lire de l'anglais comme du français. Sans doute parce que l'anglais était la seconde langue de Kosinski (ouais, ça calme un peu, après on déprime un peu quand on relit les galimatias qu'on peut produire dans notre langue maternelle. Pour se consoler, on dira que le français est plus difficile et que s'il voulait vraiment faire le mailn, il avait qu'à écrire en ouzbek, Kosinski...). L'histoire aussi fait bouger (du monde on en voit, des gens on en croisent), on se met illico dans les baskets de ce perso en marge que l'on dépiote au cours des pages. C'est simple, une prose fulgurante et touchante, on aimerait lire des phrases comme ça au petit dej, et tous les matins si possible. Non vraiment, respect. Paix à ton scalp Jerzy...

Et pour finir, du Michael Connelly. Oui c'est bon, foutez-vous de ma gueule, depuis le temps que je me refuse à lire ce type. Ben franchement j'avais raison. C'est long, trop long. J'ai cru que le gars avait un parcours typique genre "j'ai commencé flic et j'use de ma longue carrière pour trouver l'inspiration", mais même pas, il a fait que ça. Ca craint. Le bouquin s'appelle La Glace Noire, c'est 500 pages qu'on aurait pu condenser en deux fois moins. L'histoire est pas mauvaise en soit, mais quand j'ai droit à deux ou trois coups de feu dans tout le récit, j'ai franchement l'impression qu'on s'est foutu de ma face. C'est bavard et ça brode pour rien. Les persos sont inconsistants (trop peu décrits, peu analysés), nombreux (ça aide pas), dur de s'y accrocher. Je crois que c'est son deuxième roman. Si je me sens d'humeur clémente, je lui donnerai peut être une seconde chance un de ces quatre, histoire de voir s'il est capable de me placer une fusillade, une poursuite en bagnole, des filatures (du Hollywood tout mâché quoi). En plus, j'ai lu ça en version française. Du grand n'importe quoi, j'en ai marre de ces traducteurs à la mange moi le noeud qui se refusent à utiliser un vocabulaire adapté sous prétexte qu'il faut coller aux exigences grammaticales de la langue. Exemples parmi tant d'autres: deux flics genre beignets et grosses bedaines papotent dans le comissariat. L'un deux sort des phrases du style "Cela m'étonnerait" ou "Vous auriez besoin de vous raser". Aaaaarghh!!!, on va dire que je chipote mais non merde! Si on veut faire vrai, le flic dit "Ca" (vous le dîtes vous "Cela"? Et en plus vous n'êtes pas flic, pour la plupart vous avez fait des études et vous êtes nés comme moi avec une cuillère en argent dans la gueule et un Bescherelle dans le fion). Le second exemple démontre la stupidité et le niveau ras du caniveau des traducteurs. "Vous auriez besoin de vous raser" (dit lors d'un enterrement, du chef à son sbire) est l'évidente traduction de "You'd need a shave" en anglais standard flic beignet. C'est quoi ce délire? Plus que de la minauderie, c'est un contresens. On se serait logiquement attendu à un "Faudrait vous raser", qui aurait fait nettement plus colloquial et moins plume dans le fion. On me contredira si on veut, mais sachez que vous avez tort, quoi qu'il en soit.
La prochaine fois, autre chose.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ben ça tombe bien parce que moi je savais pas quoi lire ces derniers temps, je vais peut etre trouver qq chose à me mettre sous la dents!
Nora