dimanche 13 mai 2007

William Faulbrick?

Dave: "J'y comprends rien, je vais prendre les York Notes"

Je n'ai pas été très productif cette semaine, la faute en est à des horaires de boulot élastiques. Et puis je me fais vieux, j'ai le sommeil précoce en ce moment. Je donne pas cher de ma peau ce soir d'ailleurs. Là je rentre de la forêt, gros bol d'air frais, éradication du monde urbain et de la bagnole, danse avec les loups (cette dernière assertion n'est pas juste là pour amuser la galerie).

Du coup j'ai pas eu le temps de vous parler de mes dernières déficiences intellectuelles. Il m'aura fallu 7 ans je pense pour aller au bout de Space Odyssey de papy Kubrick. La première tentative de visionnage m'avait laissé pantois, quelques années après j'ai retenté le coup. En même temps, il m'a bien fallu 10 ans pour finir Usual Suspects alors... Dans cette même semaine passée, je me suis lu The Sound and the Fury de Faulkner, et le mélange des deux fût un résultat détonnant. Je me suis vraiment pris pour le fameux Dave dans le film, cet astronaute impassible qui même confronté aux trous noirs et à l'asphyxie, ne se dégonfle pas pour autant et accepte avec bonhommie les aléas de sa vie d'homme sans "gravité". Vous vous souvenez de la fin du film? Pas mal l'effet d'optique multicolor, plutôt hallucinant même. Pour le coup là, la quatrième dimension on la prend en pleine face. Distorsion, fragmentation, c'est du fractal dans ta tête, une joyeuse partie de boggle.
Eh bien c'est exactement ce bazar là dans mes neurones quand je me plonge dans notre ami le grand sudiste. Question multiplication des points de vue, enchevêtrement des personnages et des époques, c'est du bouquin qui demande une sacrée attention. J'étais prévenu, c'était pas ma première altercation avec Faulkner, mais quand même. J'en étais presque à mettre en question mes capacités neurologiques quand William (autre auteur du même nom, moins connu pour le moment, mais plus en vie, à ma grande satisfaction) m'a rassuré sur la complexité de cette prose. Si même les anglophones s'en sortent pas, y a de l'espoir. Dans trente ans peut-être j'aurai cerné la chose. Tiens, ça me fait penser que j'ai toujours Ulysses qui m'attend au rayonnage "les auteurs irlandais se défendent bien entre un whiskey et une poussée en mêlée".
Allez, je vais pas tarder à aller mettre la viande dans le torchon. Fais chier, le voisin a refoutu son gros beat qui tâche. Je devrais peut-être lui servir un bon Burroughs, ça le détendrait du cortex...


Tatache: " T'vas-tu la farmer ta yeule? J'essaye de lire Faulkner, hostie d'marde!"

2 commentaires:

Cryptisemita a dit…

A living author unable to shake the image of Joe Christmas being emasculated by a lynch mob for having fucked an aging whitey who killed herself out of spite...it takes a great author to have me magnatised to the page during a castration scene.
Class now...more later.

Julie Delporte a dit…

Hein, t'as dansé avec les loups ???