
Alors voilà, l'année scolaire est terminée depuis un bon moment maintenant. Elle fut bien riche en conneries, aberrations diverses et réflexions marécageuses. Je parle évidemment ici de la répartie des élèves, de leur interrogations existentielles ou soudaines réflexions sur le monde. Pour prouver à quel point la révolution n'est pas franchement prête d'arriver, voilà un petit pot vraiment pourri des choses entendues dans mes classes cette année...
"La France c'est un pays, ou alors c'est l'Europe? Et Paris, c'est en France?" (Samuel, 14ans).
"Monsieur je peux pas travailler, j'ai oublié ma boîte à lunch" (Kevin, 13 ans).
"Monsieur, j'ai pas pris mon Ritalin" (Le même Kevin).
"Ca veut dire quoi révolution?" (un futur votant UMP).
"C'est quoi x, v, i, i?" (non, ce n'est pas le petit cousin d'Obelix).
"Monsieur, j'peux-tu aller aux toilettes? Elle va me passer un tampon parce que je suis dans ma semaine et..." (une grande bavarde qui pense peut être que son prof a aussi 13 ans et qu'il faut bien lui expliquer les choses).
"Monsieur, vous ressemblez à Justin Timberlake" (entendu environ 30 fois, en cours et aussi en salle des profs, si si...).
"Monsieur, vous êtes-tu bon en sexualité?" (c'était pas des avances, il bossait sur son cours de bio. Reproduction et sexualité, même débat).
"T'es un grand comique toi" (Nicolas, 16 ans. Ne doit son salut qu'à un effort surhumain. J'ai brièvement pensé à ce moment là à lui envoyer mon bureau en fonte sur la gueule, à lui percer la carotide à coups de canine ou à le scalper au stylo bic).
"Monsieur, vous êtes-tu suisse?" (allez comprendre...).
"Monsieur, faut que j'appelle ma mère, je dois prendre ma pillule" (une sosotte de 17 ans qui avait visiblement le désir impérieux d'annoncer sa fécondité à l'ensemble de la classe).
"J'ai pas craché, je jouais avec ma salive au-dessus de son bureau. C'est pas de ma faute" (Dominique, 16 ans. J'ai aussi eu envie de jouer avec mon poing autour de son nez. Avec un peu de chance, ils auraient pu se rencontrer dans une jolie gerbe de cartilages).
"C'est quoi l'altitude?" (un esprit anonyme de 13 ans qui en manque cruellement).
"La seconde guerre c'est en option Monsieur, on l'a pas ici" (eh bein le pire, c'est qu'il avait raison, y a vraiment pas l'option...).
"Ca veut dire quoi monotonie?" (Gentille cruche de 18 ans, qui découvre finalement le concept de linéarité).
"Dalida, ça fait 20 ans déjà Monsieur" (Cette génération est vraiment perdue...).
"C'est quoi en France la religion des gens qui ne se lavent pas?" (j'attends toujours qu'on m'explique là...).
Vu sur un dictionnaire: "En cas de feu, laisser brûler"
"Monsieur, faut vraiment qu'on aille chier" (Kevin, 13 ans, encore lui, et son pote Mathieu, après une évidente concertation sur le remplissage de leur intestin grêle).
Sur une composition de français pour les 12 ans: "L'histoire de Bobi et les écreuils" (remarquez l'usage brillant de la phonétique).
En salle des profs, Caroline: "J'ai une écoeurantite aigue".
"Monsieur, c'est quand la deuxième guerre mondiale?" (un futur député UMP de 15 ans).
"1993 c'est quoi déjà, 1-9-9-3?" (il avait 17 ans, il en était encore à apprendre le principe des fractions il y a quelques semaines...).
Monsieur, vous ressemble zà Johnny Depp" (autre version, moins fameuse).
Pensées profondes estudiantines lues sur cahiers de notes:
"Ne faîtes pas l'amour dans le jardin. L'amour rend aveugle mais pas les voisins".
"Conduire au volant est dangereux. Tu pourrais percuter un arbre et renverser ta bière".
"Bein voyons donc, on n'a même plus le droit de jouer..." (tout est là).
