vendredi 14 décembre 2007

Vous reprendrez bien un peu de merde, non?


"Des fois, rien ne vaut une bonne cuite et une bonne gerbe pour se remettre les idées au clair" (La Marquise de Sévigné à Henry Miller)

Là j'ai pas trop le choix. Après la semaine qu'on vient de se taper les cocos, ce serait fort de café de fermer sa gueule encore plus longtemps. J'avais pas prévu de sortir de mon gouffre aujourd'hui mais un petit tour sur libé (journal d'informations jadis de gauche tendance existentialiste, aujourd'hui organe bande-mou d'un PS qui ne bande plus) en a décidé autrement.
Je passe d'abord sur la forte démonstration de démocrazy. Khadafi se casse demain après 5 jour dans la capitale. Notre adoré nouveau consul l'avait gentiment convié à planter sa tente de faux manouche (vrai bâtard) dans la cour de l'hôtel Marigny. Non pas que je m'offusque de cet affront fait aux bâtiments de la République, c'est plutôt la présence de cette face de cochonaille qui me fait sortir les rognons par les cavités nasales. Paraît-il qu'il est fréquentable maintenant, qu'il s'est engagé à rectifier le tir niveau torture et tout le toutim. L'argent n'a pas d'odeur, on le savait déjà. Avec Sarkozy, on sait maintenant qu'il sent la merde parfois. Mais il paraît aussi que tout ce pognon va profiter aux ouvriers et qu'il est donc impossible de lui en tenir rigueur. Ceux qui se marrent au fond, sortez. Seul point positif, le nabot s'est fait fermé sa trappe qui ne s'ouvre que pour japper et rôter la daube qu'il s'enfile au nom du profit (qui nous reviendra, ne l'oublions pas). Presque pas vu de la semaine dis donc. Ah oui, on en a entendu parlé par contre. Par l'intermédiaire de Khadafi en personne. On a les amis qu'on mérite...

Et puis ce soir, le vomitif. Le camp de SDF a été levé sur Paris. Le gouvernement a accepté de reloger (partiellement, ponctuellement, et avec le financement d'organisations locales) les quelques 400 familles qui commençaient sérieusement à se peler ce qui leur restait de miches. Mais le gouvernement a prévenu (je fais du copié-collé là): "Toutefois, l’Etat ne renouvellera en aucun cas un accord de ce type si de nouveaux campements urbains étaient organisés par les associations signataires ou d’autres associations". Eh oui faut pas déconner. On veut bien reloger les pauvres mais au passage on met en garde les gugusses de l'année dernière. Ne vous avisez pas de nous replanter des tentes sur le canal Saint Martin ou vous pourrez vous brosser pour vous trouver des préfabriqués qui crameront au premier pet de papi. Là déjà, ça sent pas bon. Et puis le bouquet, offert magistralement par Christine Boutin. Pour ne plus la présenter, notre ministre du logement s'est faite connaître pour ses positions top modernistes et éclairées du style "dehors les bougnoules, les noirs et les pédés!", ou alors "le pacs, c'est rien qu'une invention pour les pédés!" ou encore "l'IVG c'est bon pour les câtins, les irresponsables...et les pédés tiens!". Donc, cette charmante râclure de fond de tableau y est allé de son petit commentaire. Et là encore, je vous le livre tel quel. Elle fait les gros yeux et ordonne aux sans-abris de ne «surtout ne pas aller sous des tentes si par hasard il y a des campements». Je marque un temps d'arrêt, j'essaye de ne pas m'énerver davantage. Nan, vraiment j'y arrive pas. Si quelqu'un a une explication logique à cette phase, j'attends. Dans quel merdier on est sans déconner. Quand une soit disant "haut responsable" de l'Etat balance des trucs comme ça (et que tout le monde s'en carre la courge), je tombe dans une névrose consternée par la connerie de ce monde, la gerbifiante débilité de tous ces tocards qui ont voté (choisi donc) ce gouvernement là. Ouais, je vous en veux encore, et ça va durer encore. Une fois de plus, je vous fais une petite démonstration de haine. Par bonheur, mes amis conchient tous ce guignol aux manettes. C'est peut être de l'auto-satisfaction (ça fait du bien des fois), et je me console en me disant qu'on a toujours le choix d'avoir les amis qu'on mérite.
En parlant de vous, je n'ai toujours pas trouvé l'occasion (à ma grande honte) de vous donner des nouvelles à tous (la colonie franco-montréalaise notamment). J'y travaille et je pense à vous. Les rapatriés et les pas-encore-partis (revenus)également.

Pour finir (si vous ne savez pas quoi lire en ce moment): Murakami (évidemment), et James Kelman (A Disaffection surtout). Je crois qu'il a finalement été traduit en français.

1 commentaire:

Julie Delporte a dit…

Et bien ça fait du bien de te lire.