samedi 2 juin 2007

Tatache: splendeur de la honte et epiphanie

Petite note avant qu' commence les petits namis: faire des accents sur un clavier quebecois c'est penible mais alors sur un clavier amerloque c'est pas possible. Alors voila, pas d'accent pour les semaines qui viennent (les pas contents s'adresseront a Bernard Pivot...). Allez, on s'y remet...

Boston. La nuit passee dans le wagon de la compagnie de transport du Levrier avait laisse a Tatache un arriere gout dans la bouche, sorte de chewing-gum condamnee a hanter un ratelier. Bien fourbu, les membres gourds (oui, tous...) et les yeux qui piquent quand on leur accorde un degre d'ouverture superieur a 20 degres, Tatache se demandait bien ce qu'il faisait dans sa ville natale.
La douane. S'il ne fallait retenir qu'un motif a son expatriation, il choisirait definitivement ces tronches mal degrossies, affublees bien souvent d'une moustache typique " a la Pancho Villa" et d'une coiffe de premier communiant qui sniffe en cachette les culottes de sa grande soeur. Oui, Tatache les deteste les douaniers. Une heure du matin, tout le monde descend au poste frontiere. Vue l'heure avancee, faut pas trop brusquer la populace de la diligence. Vous imaginez la suite, deux trouffions en bleu marine vont se regaler a appliquer la bonne methode d'intimidation et d'interrogation, celle que Goebbels et Himmler trouverent un soir en regardant Greta Garbo et Jesse Owen a la Star Ac' de 1936.
Et puis, oh pas de chance, Tatache n'a pas les bons papiers qu'il faut pour rentrer dans encombre sur le territoire des imperialistes en culottes courtes. Donc zou!, passage obligatoire par une deuxieme salle de torture mentale ou un autiste tout aussi laid lui fait remplir sur l'honneur des declarations qui insulteraient meme l'intelligence d'un ministre UMP (non je n'ai pas fait de ratatouille d'enfants, non les machettes au Rwanda c'etait pas moi, etc etc...). Il les deteste, il les deteste, il les deteste (je l'ai dit trois fois donc logiquement, ils devraient tous exploser dans leurs tripes a l'instant meme).
Difficile soiree donc, et encore vous ne savez pas tout. Avant de s'engager sur les routes ricaines, Eustache avait un ultime rendez vous avec son fidele compagnon Andy L. Robert. Bousifaille en tous genres et ce n'est qu'au moment de partir que notre heros s'appercoit que diable!, son exemplaire de Sakisakarot, recueil de poesie runique reptilienne, etait restee au frigo. Comment faire alors pour accomplir son voyage? L'issue semblait insondable.
En arpentant ce matin les rues familieres du vieux Boston (prononcez Bosse-thon s'il vous plait), et n'ayant toujours pas de nouvelles du fameux Blake, qu'il se resolut a rendre une petite visite au Boston Chronicles, feuille de chou a ras du caniveau qui avait accepte avec circonspection ses premieres chroniques qu'il etait le seul a qualifier de "politique". Deux ans durant, l'editorialiste avait supporte ses divagations sans queue ni tete sur un eventuel complot judeo-policier, jusqu'a ce qu'un beau matin la coupe fut pleine de moutarde au point de casser la cruche qui n'avait franchement pas besoin de ca. Cette fois non, on ne pouvait accepter dans les colonnes du journal sa theorie selon laquelle tous les presidents depuis Lincoln etait en fait les avatars de seigneurs serpents attendant dans l'ombre d'un bayou de Virginie le moment propice pour leur invasion. Avec force tambours et trompettes, Tatache fut vire a grands coups de pompes.
Entrant donc dans les locaux du journal, quelle ne fut pas sa surprise de retrouver, fidele a son poste, Lilly Earp. En depit de ses 60 ans bien pousses, Lilly savait encore comment gerer d'une main de fer les affaires de son secretariat. Passees les formalites d'usage et l'evocation forcee des bons souvenirs, la bonne femme s'exclama:
" Ah!, mais j'allais completement oublie". Elle sortit alors une large enveloppe marron et la tendit a Eustache.
" T'as du courrier. C'est arrive ce matin."
" Mais je bosse plus la, c'est quoi cette histoire?"
" Je sais-tu moi?"
Ouvrant le volumineux paquet, Tatache en sortit un epais volume noir, aux pages jaunies et odorantes.
" C'est quoi alors, dis donc?"
Petrifie, Eustache ne pouvait plus decoller son regard de la note qui accompagnait le dit volume.

Monsieur Pinkwood

"Vous etes bien tete-en-l'air, ca ne vous ressemble pas. Vous avez oublie ca a cote du bac a legumes, je me suis dit que ca pouvait vous servir. La prochaine fois, faites une liste..."

Blake

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est quoi ton code pour louer des films chez Videotron ?